On est vendredi, la semaine se termine et vous en avez marre. Trop de pression. Plus de sens. Plus de motivation. La certitude que de toute façon ça ne peut plus durer.
Et en même temps, la force de l’habitude, le confort. Le job est parfois insupportable, mais il a aussi des bons côtés (s’il n’en avait aucun vous ne seriez plus là). Le salaire tombe, les congés sont payés.
Bref vous en avez marre, et vous ne savez pas comment en sortir.
Been there, done that, comme disent les américains.
Il y a des jobs que j’ai quitté facilement, bonsoir Madame, bonsoir Monsieur, un jour j’y suis, le lendemain je suis parti. D’autres, ça a été beaucoup plus long et difficile. Le dernier m’a fait passer un mois entier allongé dans mon lit, tout juste capable de faire en rampant les quelques mètres qui me séparaient des toilettes.
Quelques enseignements que je retiens de ces expériences :
1- tant que vous êtes en poste, il est toujours bon d’essayer d’améliorer votre situation.
Une relation difficile avec votre supérieur hiérarchique ? Peut-être y-a-t-il moyen de rendre cette relation plus satisfaisante. C’est une des situations où un coach peut aider.
Vous ne vous amusez plus ? C’est peut-être le moment d’innover, d’attaquer un nouveau marché, de vous lâcher d’avantage. Après tout, vous n’avez rien à perdre… (Celui-là est pour moi, j’ai fini par comprendre, bien trop tard, que je n’avais rien à perdre à prendre plus de risques).
Vous vous demandez ce que vous allez bien pouvoir faire après ? Et bien c’est peut-être justement le bon moment pour répondre à cette question, par exemple en commençant par faire une liste des éléments marquants de votre vie et de ce qui vous a particulièrement plu ou déplu dans ces moments là, avant d’essayer d’en tirer des points récurrents
C’est aussi le moment de vous former, en ayant justement en tête de développer des compétences qui pourraient vous servir plus tard.
Vous voyez l’idée : reprendre la main, et chercher la ou les façons, dans votre job actuel, de retrouver du plaisir.
Vous pouvez vous appuyer sur le concept de quadrilatère du bien-être, développé par Carlo Moïso, Psychiatre et transactionnaliste italien, qui m’a été transmis par ma chère coach et prof Olga Chiappini. Ce concept dit que le bien-être est la résultante de quatre facteurs :
- la satisfaction (du travail bien fait)
- la sécurité (lié notamment à la sécurité financière que vous procure ce travail, mais aussi à la sécurité psychologique – cf mon post sur la performance des équipes)
- la joie partagée (avec votre équipe par exemple)
- les plaisirs (ressenti physique au niveau des 5 sens : je garde un souvenir ému de mon bureau avec vue sur le parc de l’hôtel le Play).
Ces facteurs peuvent s’apprécier de façon dynamique : “dans mon travail actuel, je ne trouve guère de satisfaction, mais j’apprécie la sécurité, et j’éprouve de la joie mais peu de plaisir. Si je n’arrive pas à améliorer ma satisfaction, je peux essayer de ressentir plus de plaisir, par exemple en étant plus attentif aux bonnes choses que je ressens en dehors de mon travail, ou à développer ma joie partagée dans de bons moments avec mon équipe”.
2. Si vis Pacem, para bellum ; de l’utilité de prendre le meilleur avocat de la place
Si la situation reste bloquée, je vous suggère fortement de prendre sans tarder contact avec un très bon avocat. Comme le dit le mien, “En mariage comme en entreprise, quand il n’y a plus d’amour, il reste l’argent”. Que vous vous acheminiez vers un licenciement ou une rupture conventionnelle, vous avez besoin d’être accompagné par un spécialiste qui vous guidera dans cette période délicate.
Comment le choisir ? De mon expérience, le choix peut dépendre de la situation dans laquelle vous vous trouvez. Si vous pensez qu’une négociation est l’issue la plus probable, il vous faut un négociateur avisé, et pour ma part ma préférence va plutôt dans ce cas vers un avocat plutôt chenu, habile, expérimenté dans ce type de négociation. Si vous anticipez au contraire que l’affaire va se terminer en conflit, alors vous chercherez plutôt un spécialiste du droit social, du genre pugnace.
Mon conseil ? Prendre le meilleur. Dans un de mes jobs, nous perdions régulièrement aux Prudhommes contre nos ex-salariés, tous défendus par le même avocat. C’est donc lui que j’ai pris, bien des années plus tard, quand mon départ a commencé à se préciser.
En règle générale, les avocats se rétribuent dans ce genre d’affaire sur un pourcentage de la transaction effectuée.
3. Ne restez pas seuls
Ces périodes de rupture peuvent être assez rapides (quelques semaines), mais certaines peuvent être très longue (plusieurs mois, voire une ou deux années). Psychologiquement, ça peut être assez difficile à supporter. Ne restez pas seuls, ne gardez pas vos doutes et votre stress pour vous, ce n’est pas bon pour votre santé. Prenez un coach, allez voir un psy, mettez vous au yoga, prenez un chien, faites ce que vous voulez, mais ne restez pas seuls.
“May you live in interesting times”, comme disent les anglais.
Mais comme me le disait récemment un ancien collègue, “si j’avais su, je serai parti plus tôt”.
Ca vous inspire ? N’hésitez pas à commenter, partager, questionner !
Leave a Reply